Ma pub sur LinkedIn (2)

Ma pub sur LinkedIn (2)

Comme LinkedIn est un réseau qui m’effare, mais comme c’est bien de s’y faire de la pub et notamment pour ce roman, en me moquant des pratiques de ce réseau, je m’y défoule pour allier l’utile à l’agréable (2e épisode. « Le niveau baisse » : comment j’ai trouvé le nom de ma maison d’édition et pourquoi les principes régissant son élaboration peuvent vous servir).

Parce que sur LinkedIn tout le monde partage ses expériences, et surtout ses réussites professionnelles, je voudrais, avec bienveillance, vous faire part des réflexions qui m’ont amené à choisir pour nom de ma maison d’édition « LE NIVEAU BAISSE », à la suite de l’auto-édition de mon dernier roman humoristique issu d’une souscription. Je suis certain, en toute modestie, que cet article vous permettra vous-même de performer votre projet.

Les gens me disent « Wouah, t’as un super nom de maison d’édition ! » (enfin : une personne m’a dit ça), « mais comment as-tu fait ? » En fait, j’ai simplement appliqué des principes basés sur des préoccupations actuelles que pourtant chacun connaît. J’ai réfléchi, et aussi j’ai écouté la rue (la rue ne ment pas, on le sait maintenant).

 Ces principes sont :

  • Penser à ceux qui vont acheter le livre. Comment faire pour qu’ils soient contents dans tous les cas ? « J’ai même pas fini de lire le titre », me disait un acheteur frustré récemment. > Ma réponse : être proactif, lecteur friendly.
  • Être en accord avec les préoccupations actuelles : écologie, engagement RSE. « Et regarde en plus ce que cette saleté dégage », me disait un ami en tentant d’allumer son barbecue avec le dernier Musso. > Ma vision : être agissant dans une perspective non productiviste et environnementale glocale.
  • Proposer en direct un livre de qualité à la traçabilité transparente. « C’est vrai que je ne lis plus. Je vous remets le petit morceau en plus ? », me dit régulièrement mon boucher. > face à cela, tenir son engagement dans un processus action/réaction.

Mon dernier roman « AU LOURD DÉLIRE DES LIANES » est donc frappé du nom de l’éditeur LE NIVEAU BAISSE, voici le décryptage sémiotique du nom. C’est toute une systémique de réflexions que je me permets de vous conseiller si vous le voulez bien, sans vouloir m’immiscer, d’appliquer :

VALORISATION DU LECTORAT (ÊTRE LECTEUR FRIENDLY)

(je fais là appel aux enseignements et applications des neurosciences (« mais hélas il y a des trucs dont on ne peut se passer », me disait encore hier en soupirant un livreur Deliveroo dont la chaîne de vélo venait de dérailler) :

  • Par le biais de frimitude distinctive sociale des autres : ma cible de lectorat n’est pas une cible constituée de simples consommateurs de livres : ils n’achètent pas le dernier Goncourt au risque de constater à Noël que 4 autour de la table ont eu la même idée en cadeau à Mamie qui ne sait même pas se servir d’Ebay pour les revendre après le dessert. Ils ne sont pas du genre à acquérir le dernier Nothomb ou Levy sans trop savoir pourquoi ni se rappeler de ce qu’il y avait dans le précédent. Ce sont des consommacteurs (je préfère dire consolecteurs, voire consolectacteurs). Ils et elles sont conscients que l’offre littéraire actuelle générale est dégradée. En choisissant de s’afficher avec un livre frappé du nom de LE NIVEAU BAISSE, ils montrent en creux leur lucidité sur l’ensemble de la production éditoriale. Mon consolectacteur (et ma consolectactrice) se positionnent en prescripto-influenceurs. Tenir mon dernier livre édité par LE NIVEAU BAISSE plaqué par la foule contre la vitre de la rame de métro est un signe envoyé à cette mondialisation galopante qui nous broie tous.
  • Par le biais de distanciation ironique de posture : lire un livre LE NIVEAU BAISSE montre qu’on est clairement dans une démarche critique (« Le niveau baisse » est une phrase fourre-tout pour critiquer quoi que ce soit) en restant toutefois non-dupe. LE NIVEAU BAISSE est un contre-miroir des fausses réalités fictionnelles affirmées à l’époque du fake et du reality building. Je ne sais pas si je suis clair, mais l’idée est de refléter à l’autre qu’il y a de la buée et qu’on sait l’effacer.
  • Par le biais de sentiment de proximité éloignée impliquée participative : le consolectacteur (et la consolectatrice) se veut être un partenaire : LE NIVEAU BAISSE est une formule qui le rassure, signifiant que mes stocks d’invendus diminuent. Ce faisant, il participe de la bonne gestion de mon projet. Lecteur, acteur économique, citoyen, il se sent (et elle aussi) flatté(e) sur tous les aspects de sa présence dans ce pays qu’est la France, notre beau pays qui est si beau, si dynamique, et il/elle sait pertinemment ainsi, par son geste, que ce n’est pas vrai qu’on est toujours en retard sur un truc ou un machin.
  • Par le biais d’autorassurance sur le risque de se faire flouer : un livre frappé du nom de LE NIVEAU BAISSE ne pourra jamais décevoir. Dans le cas où le livre décevrait, ce qui est improbable, mais admettons, le consolectacteur (ou la consolectactrice), celui-ci (ou celle-ci) pourra toujours affirmer qu’il/elle « en a eu pour son argent » (si je puis me permettre cette expression triviale) : « c’était pourtant bien marqué dessus ». LE NIVEAU BAISSE, c’est la transparence en toute clarté.
  • Enfin, on sait l’époque anxiogène : vous-même ne savez pas encore si vous serez grillés par le soleil, ou noyés par la montée des eaux, ou les deux si le soleil n’évapore pas l’eau qui arrive (ce qui risque de faire pleuvoir toutefois. — mais je schématise pour expliquer). Mon consolectacteur (et ma consolectactrice) a donc besoin d’être rassuré(e). Le message subliminal envoyé par le nom LE NIVEAU BAISSE va dans le bon sens. Il se situe dans une approche de ce que les anglo-saxons appellent le care. C’est à la fois du soin, du lien, de la bienveillance. Je propose un cocon. Si j’ai cette phrase LE NIVEAU BAISSE constamment sous les yeux en laissant le livre traîner sur la table basse, je m’apaise. L’ambition que mon livre marqué LE NIVEAU BAISSE soit un outil de médiation entre la mort imminente du lecteur lors de la catastrophe planétaire proche, qu’il agisse comme un facilitateur de l’acceptation de la fin du monde, est en vérité, un des points forts de mon concept. LE NIVEAU BAISSE est un mantra offert aux personnes qui ne font rien ni n’envisagent de faire quoi que ce soit, mais estiment à juste titre que les autres ne font pas mieux, mais devraient se remuer. (Certains estiment que ce mantra peut être auto-prophétique, mais pour l’instant mes lecteurs du GIEC, il est vrai, n’ont pas répondu à mes sollicitations).

ÉCOLOGIE – RSE

  • Qui désire mourir noyé dans son salon à cause de la montée des eaux, au milieu d’une production littéraire pléthorique flottante parmi les meubles dérivant, parce qu’on ne peut pas ouvrir la porte pour éviter de griller dehors ? Personne, évidemment. LE NIVEAU BAISSE, éditeur qui sortira très peu d’ouvrages est la marque d’un engagement productif décroissant, voire jamais croissant du tout. Songez que la production éditoriale infernale actuelle (deux rentrées littéraires de 500 ouvrages par an, sans compter les rééditions) ferait monter par son volume l’inondation de votre salle à manger de plus de 47% ! Et allez vous dégager de toute cette masse de livres détrempés, alourdis par l’eau, se réduisant en pâte à papier, pour atteindre la fenêtre ! LE NIVEAU BAISSE, c’est cela aussi : moins de production : c’est bon à la fois pour la planète et vos moulures lorsqu’il faudra les nettoyer à la décrue.
  • Nous sommes tous en quête d’une baisse de notre bilan carbone et de celui des produits que nous achetons. Certains déjà, et je les en félicite, prônent le circuit court. LE NIVEAU BAISSE, c’est de l’auto-édition : du livre élevé sous l’auteur en plein air, qui plus est, envoyé directement par lui-même (traçabilité donc garantie). J’envisage de supprimer la poste, et y réfléchis, mais pour l’instant demander au consolectacteur (et à la consolectactrice) de venir chercher son livre est une hypothèse, je dois l’avouer, délicate. Je ne peux hélas économiquement pas prêter de vélo à l’heure actuelle, et il y a des achats depuis l’étranger. Enfin, être dans une démarche de localecturevorité est aussi une équation difficile à l’export. Mais j’y travaille.
  • Dernière préoccupation légitime et toute à votre honneur : l’éthique sociale. Les personnes qui éditent le livre sont-elles bien traitées ? Chez LE NIVEAU BAISSE, il n’y a qu’un seul employé (c’est moi, en fait) et je peux vous assurer que je me traite bien, avec certes peut-être quelques conséquences minimes comme les pannes d’oreiller ou ce genre de choses. Il y a, certes, des toujours des aléas, des impondérables. Philippe Djian disait lui-même dans un de ses romans que traîner dans sa chaise longue pour chercher l’inspiration ne facilite pas l’obtention de crédits dans les commerces alentour. Toutefois, j’estime le bilan du ratio de l’indicateur du quota de ma qualité de vie au travail à 100%. C’est ça aussi LE NIVEAU BAISSE : moins de souffrance à l’emploi. Le consolectacteur et la consolectactrice en achetant un livre LE NIVEAU BAISSE est sensible à ce point d’autant plus qu’harassé(e), submergé(e) par le travail qui envahit jusqu’à son quotidien il/elle n’ont pas le temps de le lire. Savoir que l’auteur-éditeur, lui, n’a que ça à foutre est perçu clairement comme une avancée. Chacun peut faire sa part ; je ne vais pas vous raconter l’histoire du colibri pendant l’incendie de la forêt, mais ça me démange.

AU BILAN, DERRIÈRE UN SIMPLE NOM D’ÉDITEUR : UNE EXPÉRIENCE SUBLIMÉE POUR LE CONSOLECTACTEUR (ET LA CONSOLECTACTRICE)

Personne n’achète plus de livres pour simplement les lire. Quelle vieille idée de l’ancien monde éditorial rabougri sur ses gloires passées ! Aujourd’hui, c’est une véritablement une expérience que cherche mon consommalectacteur (et ma consommalectactrice). Le nom de l’éditeur LE NIVEAU BAISSE répond donc déjà en soi, on l’a vu, à tous les attendus.

Voilà. J’espère que la démarche que j’ai mise en œuvre et appliquée pourra vous inspirer pour déterminer vous-même le nom de votre projet, quel qu’il soit.

Enfin, j’entends déjà les objections : « D’accord, mais le livre, il y a quoi dedans ? ». Eh bien, cette expérience unique, transcendée, sachez que vous pouvez la vivre vous-même et vous faire votre opinion en toute liberté, et ce, sans que j’insiste pour que vous en disiez du bien (c’est un autre de mes engagements : ne pas forcer le consolectacteur (ou la consolectactrice) à avoir le même excellent avis que moi). Mon dernier roman « AU LOURD DÉLIRE DES LIANES » sous l’égide de « LE NIVEAU BAISSE » est en vente directe ici. N’hésitez plus : http://tribu-macroqa.francismizio.net/acheter-le-roman/

Belle journée.


À la suite de ce billet Jean-Louis A. a réagi sur Twitter : 

Venant de tout lire, et paradoxalement, je me posais les mêmes questions hier en voiture sur l’auto-édition sans que personne ne s’en rende compte, c’est clair que « Le niveau baisse » est déjà d’entrée un éditeur de haut niveau. Que je vais suivre, n’en doutez pas…

Ce à quoi j’ai répondu : 
L’auto-édition en voiture peut être une bonne idée qui permet d’économiser sur les locaux tout en étant prêt à livrer à tout moment. C’est une solution innovante, j’en conviens. Le pays a besoin de telles idées pour dynamiser le tissu économique plein de trous et qui bouloche.